Derrière les étals achalandés de fruits et légumes, à l’orée du marché des Carmes, s’ouvre le comptoir d’un petit restaurant qui semble se cacher là. Dans ce décor discret, rayonne le large sourire de la maîtresse des lieux. Ici, c’est chez Naïma qui nous régale de la cuisine qui se transmet, celle que les femmes partagent d’une génération à l’autre. Aux copieuses préparations relevant d’une science ès épices, des plats richement garnis d’un fameux couscous ou de grillades du marché, se mêle magistralement un mélodieux brouhaha. Ici, de leurs conversations gouailleuses — que l’on se plait à surprendre — les figures quotidiennes animent familialement le bistrot. Un bruit, une ambiance et des saveurs, qui perpétuent les couleurs et les rituels des troquets d’antan. Une table de midi, garnie d’authenticité, aux antipodes du «vintage» contemporain. Attention, il n’y a pas d’enseigne !