Mimi le Clown

Je né dirai pas beaucoup de choses sur ce curieux, célèbre et quelquefois même inquiétant personnage de Mimi le Clown qui surgit des murs, des transformateurs, des pavés de Lille et d’ailleurs. Tantôt rocker, une hache à la main, en christ, tirant la langue ou baissant son pantalon, ses humeurs, ses verdeurs vous impactent les yeux et vous stoppent étonné.
Je n’en dirai pas davantage sur Miguel Donvez, son auteur, créateur, double, son autre conscience, peut-​être, qui sévit aussi loin de la rue de Wazemmes, où se trouve son atelier… Berlin, Florence, Londres ou Paris sont autant de terrains de jeu ou de chasse allez savoir…
Je me garderais bien d’expliquer, de commenter, d’interpréter, parce que j’ai toujours pensé que «verbaliser «une œuvre qu’elle soit dans un musée ou dans la rue, c’est lui voler une partie de ce qu’elle est, et lui inventer une nature qu’elle n’a pas.
En pochoir ou en collage, elles sont, dans leur nature vouée à disparaître, un instant de surprise, d’étonnement à la vue de visages, de formes qui surgissent sans y prendre garde, sous nos pas, sous nos yeux, sous nos mains quelquefois.
Le street art est une autre façon de se promener dans la ville, de vivre la ville, une ville où l’espace urbain devient un espace d’art, éphémère et aléatoire mais à tous. Il s’approprie ces endroits où jamais personne n’aurait imaginé qu’on pourrait y voir autre chose que des verrues urbaines, disgracieuses, devenues, au fil de nos paradoxes, presque invisibles tant elles sont laides et inhabitées.
Miguel Donvez et quelques autres se sont approprié ces non-​lieux, inventant en quelque sorte un «art cache-​cache «que personnellement, j’adore.