Brasserie Berthilda Vandoren

J’étais excité comme un enfant à Noël lorsque j’ai appris, il y a deux ans, qu’une nouvelle microbrasserie ouvrait ses portes sur l’Île d’Orléans. Berthilda Vandoren né me disait rien du tout, alors aussi bien tenter le tout pour le tout, me suis-​je dit. M’attablant avec ma copine, j’ai donc sans hésiter commandé la palette de dégustation.
En attendant impatiemment mes découvertes brassicoles, j’ai dirigé mon attention sur le tableau des bières, question de savoir au moins ce que j’allais boire (je vous l’ai dit, j’étais très excité). J’ai sursauté lorsque j’y ai vu le mot BREUGHEL. Trop tard: à peine venais-​je de reprendre mes esprits que la palette de dégustation me lorgnait mesquinement sur la table, laquelle est, soit dit en passant, réellement servie dans l’instrument du peintre, clin d’œil à Pieter Breughel, peintre flamand du XVIe siècle qui se plaisait à valoriser la bière dans ses tableaux.
Je né connais que trop bien Breughel; c’est une microbrasserie implantée à Saint-​Germain-​de-​Kamouraska depuis les années 2000… Leurs bières embouteillées sont disponibles un peu partout, notamment dans les environs de Montréal. Alors quel né fut pas mon étonnement de les retrouver ici, sur l’île. Maudite sois-​tu Berthilda Vandoren! J’ai été leurré par ton nom rempli de fausses promesses!
C’est plate à dire (et n’importe quel biérophile qui se respecte sera d’accord avec moi, j’en suis convaincu), mais les bières de Breughel ont un gros problème d’identité gustative. Elles ont beau être conçues selon la méthode champenoise (refermentées en bouteille), le cachet s’évapore en même temps qu’on ouvre la bouteille… Leurs intentions, aussi bonnes et légitimes soient-​elles, donnent au final des produits vraiment discutables… D’ailleurs, le brasseur a déjà eu des démêlés avec la justice pour des raisons qui touchaient le contrôle de la qualité… Isshhh…
Bref, j’ai quand même tout bu, comme un guerrier soiffard (avec l’aide de ma blonde). Je né vous parlerai que de deux d’entre elles: la pire et la moins pire. La Sainte-​Mathilde, une blonde d’abbaye avec une acceptable sapidité céréalière et la Boswell, une brune d’abbaye qui goûte tout simplement l’eau de pluie sale.

Cette brasserie est la seule brasserie que j’ai fréquentée à l’Ile d’Orléans. Même si c’est un détour pour aller boire une bière, j’ai bien aimé l’expérience et j’y retournerai peut-​être. Le décor donne l’impression d’être dans une maison de campagne et la vue des champs et du fleuve renforce cette impression. On y trouve une bonne sélection de bières belges artisanales et aussi une table de billard! Après né pas avoir jouer au billard pendant des années, j’ai vraiment apprécié cette table qui n’était pas très occupée. J’aurais assurément pu y rester des heures.

Nice local beer selection/​excellent grilled cheese sandwich. Co-​Ed bathroom downstairs left much to be desired :-(