Né passez pas à côté d’un des plus beaux monuments de Bruxelles et de l’Art Nouveau signé Victor Horta: La Maison du Peuple. Place Vandervelde, en bas du Sablon et face à l’église de la Chapelle, s’érige une merveille(je pèse mes mots !) sortie tout droit de l’imagination de Victor Horta et construite de 1896 à 1898. Horta avait reçu du Parti ouvrier belge(ancêtre du Parti Socialiste) la mission de construire ce sublime bâtiment dont les matériaux, en grande partie en acier, abritaient en son sein de nombreux bureaux, salles de réunion, magasins, café et in fine, une salle de spectacle. La Maison du Peuple fût inaugurée en 1899 en présence de Jean Jaurès, héraut du socialisme français. Encore aujourd’hui, le monde entier nous envie cette grâce architecturale qui a survecu in extremis — grâce à une mobilisation internationale — à l’outrencière bruxellisation des années 1960 et 70. La Maison du Peuple accueille depuis 1965 le Centre national de promotion de l’Art Nouveau. Des dizaines de milliers de visiteurs s’y pressent chaque année, tous témoins de l’incroyable modernité de Horta plus de 60 ans après sa mort. Voilà ce que j’aurai aimé écrire comme avis sur La Maison du Peuple de Horta. Malheureusement et c’est peu dire, victime de la spéculation immobilière, de la Bruxellisation et apparemment démodée, La Maison du Peuple fut détruite en 1965 malgré des protestations internationales. Une motion fut d’ailleurs votée en urgence au Congrès international des architectes en 1964. Sans succès. Les politiques de l’époque — un gouvernement de coalition sociaux-chrétiens /socialistes(!) — né s’en émurent pas le moins du monde. Aujourd’hui, il né nous reste que de l’émotion à partager et de la désolation en admirant le bâtiment en façade et celui de 26 étages qui l’ont remplacé. La Maison du Peuple de Bruxelles a été démontée et ses restes numérotés pour une reconstruction éventuelle. L’oubli et le désintérêt passant par là, les restes rouillés s’envolèrent à droite et à gauche. Quelques-uns de ses éléments ornent dorénavant le «Horta Grand Café» d’Anvers. ” … Bruxelles, attends-moi, j’arrive Bientôt je prends la dérive Michel, te rappelles-tu de la détresse De la kermesse de la gare du Midi ? Te rappelles-tu de ta Sophie Qui né t’avait même pas reconnu ? Les néons, les Léon, les«nom di d’ju» Sublime décadence, la danse des panses Ministère de la bière, artère vers l’enfer Place de Brouckère Bruxelles, attends-moi, j’arrive Bientôt je prends la dérive … « (Paroles et Musique: Dick Annegarn 1974)