Fresque de Roger Somville

Vous aimez Somville, Roger de son prénom? Pour ma part, c’est un de mes favoris dans le groupe des belges. Il est juste magnifique, sensible et a un coup de pinceau incroyable.
Son truc à lui, ce qui semble le captiver et ce qui se retrouve dans presque tout son travail, c’est sa focalisation sur les yeux. Ses personnages ont un regard fantastique, incroyablement pénétrant et surtout assez mystérieux.
Somville aime garantir une atmosphère quelque peu énigmatique dans ses oeuvres et laisser planer l’idée que ses personnages sont issus de l’imaginaire d’un drogué, qu’ils sont peut être eux mêmes drogués. Il y a cette idée de monde dominé par les fantasmes des drogués qui me plait pas mal.
La station de métro qui l’accueille, hankar, est magnifique. La fresque est immense et est colorée par les couleurs préférées et le plus souvent utilisées de Somville: rose, bleu, blanc. C’est beau!

La fresque de Somville est probablement la plus belle de tout le réseau STIB, 35 ans d’âge et pas une ride. Plutôt avant-​gardiste pour l’époque cette peinture monumentale regroupe sans le moindre doute plusieurs influences. Les quais de métros sont parfois si froids qu’un peu de couleur change complètement la donne. La connaissant depuis tout petit, j’ai toujours été impressionné par les couleurs faisant indirectement penser aux freestyle des graffitis. Ayant la chance de prendre souvent le métro de ce côté là de la ville, je la regarde encore et toujours à chaque passage, je né m’en suis jamais lassé, on dit de né jamais dire jamais, mais dans ce cas ce sera l’exception qui confirme la règle.

Avant de m’installer à Bruxelles, lorsque je n’étais qu’une touriste venant voir sa famille belge, je descendais généralement à la station Hankar. Le métro étant la première impression que l’on a d’une ville, je peux vous dire que j’ai eu une drôle d’image de Bruxelles, en voyant cet énorme «mural» aux couleurs criardes.
Il a été peint directement sur le mur par l’artiste belge Roger Somville et ses élèves, en 1976. On sent un peu l’inspiration du muralisme d’Amérique du Sud, et surtout l’implication du peintre dans la société. Somville était en effet convaincu de la nécessité de lier l’art et la vie… La fresque, inscrite dans notre quotidien d’usagers du métro, narre également, plus ou moins par métaphore, les enjeux de la vie humaine, ses passions, mais aussi son quotidien. D’ailleurs, elle s’intitule «Notre Temps».
L’ensemble fourmille de formes, mouvements et couleurs. On dirait presque un manga… Je trouve l’ensemble un peu agressif au regard, mais on né peut que louer la STIB de proposer de tels projets (et de telles surfaces: 600m2) à des artistes.